[Alpi] Couloir de Barre Noire et traversée Barre des Ecrins

Pour ce week-end du 12 juin à l'enneigement tardif, nous avons choisi l'option ski. Partis du Pré de Mme Carle, Chaussage/déchaussage des skis au niveau du refuge du glacier Blanc.

Avantage : marche sur glacier facilitée à la montée, retour beaucoup plus rapide
Inconvénient : aller/retour au refuge du glacier blanc à pied, remontée du couloir de barre noire skis sur le sac, traversée de la barre en pompes de ski.

Partis à la nuit dans les premiers, nous remontons ( 4 personnes ) le couloir de barre noire skis sur le sac. Pas de problème notable, progression corde tendue en encordement court. La fin du couloir se redresse et devient quasiment en glace sur 20m. Je prend le risque de continuer sans brocher car c'est court,gain de temps, mais il fallait être bien dans ses basquets. Donc 1ère difficulté, la sortie du couloir à 50°.
Ensuite nous avons laissé les skis vers 3900m, à l'horizontal de la trace qui monte au dome, de quoi les récupérer plus tard sans gros détour.

2ème problème de l'ascension, rejoindre l'arête sommitale de la Barre. C'est la partie foireuse, mixte dans du mauvais rocher, sur 100m et non 20m comme indiqué dans camptocamp. Une cordée nous précède, nous les laissons sortir sur l'arète, les cailloux qu'ils détachent roulent jusqu'a la voie normale en dessous, les cris de mécontentement fusent !
En cheminant au mieux, il faut oser s'engager, l'arête aérienne et esthétique est atteinte, fin de la difficulté AD.

3ème difficulté, le chrono, l'arête n'est pas très dure, mais aérienne et longue. En pompe de ski et crampons, pas top. L'habitude ou non de ce type de terrain influe largement sur le temps de progression. De plus, à 4000, on à moins d'énergie, le souffle est court. Un de nos équipiers commence à peiner, ça lui gache un peu le profit du super paysage qui nous entoure.
Nous atteignons le sommet, aux environs de midi, contents. Depuis le temps que je convoitais le sommet de la barre ! Nous ne nous attardons pas, petit à petit, tous les grimpeurs du dome sont redescendus, le calme est revenu.

Mais 4ème difficulté, l'arête de descente est tout aussi longue que l'arête de montée. Nous ne sommes pas dans de la difficulté technique, mais dans de la difficulté du temps qui passe, de la neige qui ramoli, de la fatigue qui s'accumule. Et après il reste 2200m à descendre. Dès que possible, plutot que d'aller à la brèche, nous tirons un rappel par dessus la rimaye pour rejoindre la trace du dome. Grande traversée horizontale, un peu de montée et nous retrouvons les skis.
Heureusement au debut de la descente, la croute tient ! rapide perte d'altitude. Puis la neige devient infame, je me résouds à descendre par conversions successives. Enfin le grand profit des skis, tous le glacier blanc est descendu en trace directe, gain de temps et de fatigue appréciable, même s'il faut se recoltiner les skis sur le dos pour regagner la voiture.

Au final nous sommes tous très satisfait d'avoir fait la barre, mais ce n'est pas une sortie du dimanche que l'on fait de temps en temps pour faire faire le point culminant des Ecrins à quelques amis. C'est un vrai challenge ou il faut maitriser le terrain et le timing. Dans le niveau AD, du vrai alpinisme si je peux m'exprimer ainsi.