aiguille d'olle le 27/09/2008

7 heures au col du glandon il gèle, superbe levé de soleil avec la lune bordée d'un liseré de lumière
nous sommes 4, équipés pour tous les types de terrains (rocher, neige et glace)

à 9 heures, après la traversée de pierriers pénibles nous sommes au pied du couloir SE du col de la combe
le couloir ne pose pas de problèmes à condition de bien rester groupés, les cailloux ne demandent qu'à descendre
au col surprise le glacier de mes souvenirs (pourtant pas si vieux) a complètement disparu
la traversée vers la brèche du chien se résume maintenant à de la neige et des cailloux
La traversée à peine commencée nous faisons partir un lièvre pour qui, atteindre et franchir la brèche ne demande qu'un instant
la traversée se déroule bien plus lentement pour nous, avec un peu de tailles de marches pour franchir les rares langues de glace qui subsistent dans les talweg

à la brèche, point de départ de l'arête, la vue du rocher enneigé nous laisse imaginer la galère qui nous attend et provoque quelques interrogations et hésitations
Finalement nous décidons d'aller voir si ça passe. La voie commence par un couloir N de deux longueurs qui est franchi en corde tendue avec pose de sangles sur béquets, le rocher est verglacé par endroits et demande beaucoup d'attention, je demande à la deuxième cordée de mettre les crampons. Après la pose d'un relais au sommet du couloir je fais monter mon second et là surprise: les anneaux de buste sont arrêtés on se demande comment et le noeud d'encordement est loin de respecter le minimum syndical. J'aurais du vérifier avant de m'élancer que les formations du printemps avaient laissé au moins une trace, heureusement la deuxième cordée est parfaitement autonome et nous suit sans problèmes. La voie se poursuit sur la droite par un ressaut plus raide et bien exposé, c'est la seule longueur avec relais de la course, à partir de là l'arête est bien dégagée nous avons bien fait de venir voir. Dès que l'arête se couche, j'installe un deuxième relais avec béquet et coinceur couplés. Ensuite nous repartons corde tendue, quelques passages intéressants qui demandent des points de protection et nous arrivons au sommet à midi.

Dans le couloir NE de l'aiguille d'olle les pierres (très instables) sont recouvertes d'une couche de neige peu épaisse, c'est donc en crampons, en marche arrière et groupés que nous entamons la descente. Arrivés sans encombres au milieu du couloir, nous découvrons que la suite est en glace. La descente demande alors bien plus d'attention, le passage est très raide, mais les crampons et le piolet tiennent bien dans la glace. Le glacier nous attend au pied du couloir, l'encordement est rallongé et nous commençons la traversée, mon compagnon de cordée s'arrête juste sur une crevasse dissimulée par la neige et ne comprend pas quand je lui dis de ne pas rester là, il y a encore du travail pour les formateurs. Les crevasses devenant plus nombreuses et plus larges, je décide de changer d'itinéraire et de passer par le coté du glacier qui semble moins risqué. C'est dans le bas du glacier qu'on peut observer le recul important de la glace. Déjà 14 heures il est temps de manger, mais s'arrêter en bas du glacier dans le courant d'air froid qui descend la pente n'est pas la meilleure idée pour manger au chaud. La suite continue par le pierrier laissé par le recul de la glace, des blocs énormes semblent en équilibre instable, nous essayons de passer au mieux entre les blocs, une 1h30 plus tard le pierrier finit enfin à notre grand soulagement. Le chemin nous ramène à la voiture, 16h déjà. 5 heures de montée 4 de descente avec rocher, neige et glace au menu: de l'alpinisme quoi, la sortie a tenu ses promesses.