Painful trip...!

Pour ce petit voyage au centre de la douleur, c'est "le Che" alias Thomaz le slovène qui s'y colle.
Une punition de huit jours pleins, bref on a bien dérouillés, à refaire donc.....!

J1: direction St étienne en Dévoluy.

Reconnaissance et dépose de matériel au pas du follet.
Sympathique ambiance coupe gorge avec vue sur l'échafaud, le superbe pilier Est du Pic de Bure.
Un monument de l'alpinisme rocheux, une cathédrale de calcaire de 600m de haut à l'architecture massive et complexe .
Seules les deux rampes sont repérables depuis le pas du Follet, la raideur et l'austérité des lieux donnent le ton.
Le Slovène dit quelques mots dans sa langue natale, surement une prière ou un truc pour écarter le mauvais oeil.....!!!!!

J2: Ascension de la voie Desmaison au Pic de Bure ( Pilier Est )

Plusieurs relais suspendus, rocher pas toujours bon même dans le 6a+, ambiance très montagne tout du long.
9h30 de grimpe. 14h00 voiture, voiture avec une ouverture à la descente dans la combe de Bure.

J3: St étienne en Dévoluy - Ailefroide.

Portage du matériel de bivouac aux balmes de françois Blanc sur le Glacier noir ( 600m).

J4:

Projet d'ascension de la voie Bonatti au Pic Coolidge.

Réveil 3h15, approche, la météo se gatte.
Nous décidons de tenter "le dérobé" car jouable ( selon nous ) même par mauvais temps.
Le début du couloir est trop sec ( bloc ) nous tentons de forcer le passage par une rampe sur la gauche, trop expo, improtégeable, retraite vers le bivouac, pluie, retour sur ailefroide en laissant le bivouac en place.

Nous décidons de remonter au bivouac pour tenter le coup de sabre.

J5:

Réveil 3h00, aucun regel comme prévu mais bon on a la caisse donc on va se donner.
Passage bien sympa dans les séracs avec une petite longueur raide pour se farcir les bras, le slovène exulte, je crains la crise d'ataraxie en pleine voie, non il revient à lui et se lance dans le traçage intégral du S ( le couloir proprement dit ). Traçage penible même en second car il faut refaire les marches.
Nous sortons du couloir en moins de temps que ne l'annonce le Labande et pas mécontent de nous.
Descente sur le Sellé dans une neige bien affreuse.
Antoine qui devait nous rejoindre dans ce refuge jette l'éponge en raison du bulletin pessimiste voir dépressif de météo france.
Il est encore bonne heure, nous décidons de redescendre sur Ailefroide.

J6: Journée de repos en théorie.

Le slovène ne veut pas rester à rien faire, ok en 1h15 nous sommes au pied de la snoopy ( Nous ne savions pas que la passerelle permettant de rejoindre le pied de la voie n'existait plus. ) Nous cherchons donc un autre moyen de franchir le torrent...........Comme on a bien la haine, nous parcourons les 250 m de la voie en 2h15 !
La journée n'est pas finie, nous optons donc pour une petite montée au refuge du glacier Blanc sous la pluie et bien quickly.

J7:

Réveil 4h00
Ascension de l'arête sud du pic du Glacier Blanc, l'escalade est vraiment belle et intérressante.
Nous avons quand même du mal à apprécier la ballade tant notre état de fatigue est grand.
L'altitude nous travaille aussi un peu. Le regel est excellent pour la première fois depuis le début de la semaine c'est pourquoi nous avons logiquement optés pour une course d'arête......!!!!
Nous tenons quand même l'horaire et descente "cuits comme des raves" vers le refuge.
Nous croisons deux skieurs de rando ?????????
Descente jusqu'au croisement glacier blanc, glacier noir.
Pour se finir nous remontons chercher le bivouac au glacier noir avant de redescendre vers le camping.

J8: Ascension de "la voie éteinte".

Superbe voie de 250 m en très bon rocher.
Deux, trois spits par longueur dans les dalles sinon rien du tout.
La voie se protège très facilement avec des sangles, un petits jeux de coinceurs et trois excentriques.

Game Over

Retour sur grenoble

Au rapport Sébastien.C

Félicitations à tous les deux pour ce joli "trip" !

Bravo SébC!!! La Desmaison au Pic de Bure, c'est vraiment une belle répétition!! Ca envoie du gros! tu devrais avoir la reconnaissance des Hautes Instances du CAF... Ou au moins ta photo dans le prochain bulletin... Dommage que tu sois trop vieux pour rentrer dans le groupe espoir, tu aurais pu avoir des financements pour exercer ton activité préféré: l'Alpinisme... Mais ne te fais pas d'illusion, dans cette société de consommation, c'est une activité beaucoup trop ringard!!! Tu auras quand même fais la connaissance du grand George de Chamonix qui aurait dû être présent lors de l'ouverture de cette voie mythique.

Les bad boys ont quand même pu apercevoir des lys orangés lors de la marche d'approche de la snoopy et de nombreux chamois sur la moraine du glacier noir. Car "chamois sur la moraine, beau temps toute la semaine". Dans ton fabuleux CR, tu as aussi oublié l'anecdote de la marmotte du glacier noir...

Ce fût une très bonne semaine. A refaire!!! Et merci à René pour cette voie magnifique et très esthétique!!! Elle restera le souvenir inoubliable de ce painfull trip.

Bravo et belle réussite car je sais de quoi il en retourne dans cette voie pour l'avoir faite il y a quelques années. J'ai suivi des copains en second, ce qui était suffisant pour me satisfaire. A trois, avec une erreur d'itinéraire, nous avions mis beaucoup plus de temps et nous avons du passer la nuit sur le plateau en attendant de pouvoir retrouver la descente de jour le lendemain.
Je ne serai jamais capable de faire en tête ce type de voie, pas la volonté, pas assez accro à l'escalade, pas le temps d'entraînement … ,en un mot pas les capacités mais j'ai déjà pas mal roulé ma bosse pour avoir je pense un certain recul sur la pratique de l'escalade.

C'est ce type de voie qui fait prendre conscience d'une autre dimension de la montagne. C'est un cap technique et mental de franchi, au moins dans la conscience des choses, que beaucoup auront du mal à atteindre. C'est dans ces situations que l'on se rend compte que lorsque l'on croyait pouvoir se dire après quelques stages et courses de bases réussies " Ca y est je suis un alpiniste ! ", qu'en fin de compte nous n'étions pas grand chose et que nous le resterons toujours face aux Demaison et compagnie .
En cherchant ses limites, pour lesquelles il faut pratiquer, on y perd ses illusions mais on y gagne en expérience et en sérénité. Il y a certainement d'autres dimensions de l'alpinisme que je n'ai pas touchées, mais je les ai suffisamment approchées pour ne pas avoir envie d'aller voir plus loin même si au fond de moi j'en aurai eu envie.

Je suis admiratif de l'enchaînement que vous avez mis dans votre semaine de vacances, 2 grosses courses d'affilées et je suis au bout du rouleau, ne rêvant plus que de farniente et repos en terrasse. Quand je vois la route, les montées et remontées en refuge, les bivouacs, cela m'impressionne. C'est digne d'une organisation d'expé.

Tu va ouvrir la boite de Pandorre L' alpiniste accompli et débrouillé....et pourquoi pas entre le bien mur et pourri Quelle différence entre une voie parcourue en second valise !!!!ou avec ses petits enfants qui découvrent la vie en pente Et c' est quoi le statut d' alpiniste, pourquoi faire ? C' est l' émergence de quelle type de névrose ?

A+ Daniel.....Trés vieux et très fou