[Alpinisme] Le Rateau W ou comment « se prendre un rateau » !

On est 2 ce vendredi en mal de RTT que l’on utilise en s’équipant au pied de la télécabine de la Grave.
La caisse tarde à ouvrir : du coup, on démarre du col des Ruillans (3211m) à 10h. On vient de « se prendre dans la figure » 3000m de dénivelée sans aucune difficulté ! Le rocher est plâtré des dernières chutes de neige ; le cumul annoncé est de 50-60cm tombés sans vent depuis le début de la semaine. Le soleil est bien présent et règne sans partage dans un ciel d’un bleu pur.
Pour monter au col de la Girose, il y a 2 options traditionnelles : soit on passe à gauche de la bosse (plus raide), soit on passe à droite en longeant la base de la Pointe Diosa. La 2ème option étant tracée (à skis) il n’y a pas d’hésitation entre nous quant au choix de l’itinéraire. Pensant trouver un bon regel, nous décidons de laisser nos raquettes à la gare d’arrivée et ce afin d’être plus légers … pour aller plus vite.
Profitant du damage de la partie plate du glacier entre les 2 remontées mécaniques, nous arrivons rapidement au pied de la pente. Encordement en N pour le début pas très raide et nous voilà partis dans la trace. Au début, ce n’est pas trop mal : on progresse. Mais la consistance de la neige change rapidement et on commence à brasser … mais on avance. Lorsque la pente se redresse, l’encordement est raccourci et nous changeons régulièrement de position dans la cordée pour partager ensemble ce bonheur de s’enfoncer jusqu’à la taille (bon le 2nd s’enfonce aussi naturellement). Dans cette pente orientée NW et avec les températures qui sont restées froides, la neige n’a pas encore transformée : en haute montagne les conditions d’enneigement restent hivernales.
Nous explosons les temps en mettant le double pour atteindre le cold la Girose (3514m). Il est midi passé, la dernière benne est à 16h30 et des nuages accrochent de plus en plus les sommets et ont la sale tendance à vouloir nous envelopper. La suite de l’itinéraire ce sont des pentes de neige orientées W à remonter sans trace fraîche : c’est dire si la séance de brassage n’est pas finie. Nous n’avons fait que 300m de dénivelée mais nous avons déjà bien puisé dans nos réserves et l’altitude n’y est certainement pas étrangère. Mieux vaut garder des réserves pour la descente d’autant plus que maintenant nous savons que le sommet ne sera pas atteint. Avec les raquettes, nous aurions été un peu plus vite (mais guère plus) et aurions été tout au plus jusqu’à remonter cette dernière pente de neige. Quoiqu’il en soit, nous n’aurions pas pu faire la partie intéressante en rocher.
La descente débute donc et tient toutes ses promesses : dans cette neige c’est une vrai « bavante », le pied, puis la jambe, s’enfoncent, il faut soulever le tout, balancer devant et recommencer avec l’autre jambe. Que du bonheur ! Les nuages qui nous ont rattrapés se manifestent par un lâcher de neige et la visibilité se réduit. Nous profitons de la bosse en glace sous le col pour nous entraîner à la confection du relais en glace et d’abalakovs.
Retour au col des Ruillans où les skieurs qui viennent de monter 1800m en télécabines, se font tracter par une dameuse pour franchir les 500m de longueur et 10,25m de dénivelée pour atteindre le téléski du Dôme de la Lauze ! On n’a pas tous la même notion de l’effort, de l’échauffement et surtout du développement durable !
Une journée malgré tout intéressante dans un cadre magnifique (mais c’est une lapalissade puisqu’on est en montagne).

Magnifique sortie Isa...C' est sur, que brasser dans la peuf jusqu' à la taille , à pied , dans une pente à 32° est un plaisir irremplaçable...Vous avez du vous régaler...miam, miam... A quand la prochaine..
Daniel ....never been

rominet a écrit:Vous avez du vous régaler...miam, miam... A quand la prochaine..
Daniel ....never been

Mon cher Daniel

Devant tant d'impatience je ne manquerai pas de te faire signe. Extrêmement flattée que cela t'intéresse...