formation alpinisme du 03/01/2009

c'est la reprise après un arrêt pendant les vacances de noël

Pour une reprise, et si les conditions nivo le permettent, on pourrait retenter le pilier sud du Mont Outheran : il n'y a pas beaucoup de marche d'approche en raquette (énorme avantage ), la course n'est pas trop dure pour une reprise (quoique pour certain(e)s il n'y aura pas vraiment de coupure ) et le dénivelé est petit. A voir. D'ici là passons de bonnes fêtes.

Bon, maintenant que j'ai fait la course avec Michel, j'émets un gros bémol sur ce que j'ai écris précédemment. Certes, le dénivelé est modeste mais c'est une course longue, exposée et technique (pas forcément que des techniques alpines). Pour plus de détail voir CR dans sorties alpi.

si on allait chercher la glace samedi

on m'a indiqué des résurgences sous chamechaude

si vous avez d'autres endroits je suis preneur, pour faire de l'initiation il faut un terrain pas trop pentu

en effet, la glace ne serait pas mal mais si tel est le cas faut-il des piolets spéciaux ou matériel spécial que nous ne possédons pas forcément?

Il y a du matériel dispo au club (piolets et broches).

Et puis, une bonne cuillère, cela suffit amplement pour ma glace ... à la vanille de préférence !

JL : à quel endroit se situent les résurgences ?

J' emporte les 4 piolets du caf et les broches pour ceillac jusqu' au 04/01
C' est un super site d'initiation à la cascade.....pas au ruisseling( à quattre pattes!)
Venez au rassemblement de ce site....en plus vous cotoyrez du beau monde....ayant élégance et conversation:roll:
A+ Daniel

en traduction, il n'y a plus de materiel au Caf ? tout au moins pas pour le 3/01/09

nous sommes 5 à nous retrouver vers 6h au parking, destination le refuge d'oule histoire de voir si la glace y est bonne

après 1 heure de voiture et deux heures de marche nous arrivons au pied des cascades au fond du cirque. Nous choisissons "premiers pas" sur la gauche du cirque, une cascade cotée 2 en deux longueurs totalisant 60m et qui est composée d'une succession de ressauts alternant les passages plus ou moins raides.

Dans l'équipe il y en a trois pour qui c'est une première et un qui a déjà eu une première initiation. Quand au matériel nous faisons avec les moyens du bord: piolets droits d'alpinisme, piolets légers vendus pour les goulottes, un piolet pour les cascades et les broches de chacun.

Après l'installation d'un relais avec point de renvoi en bas de la cascade et une démonstration rapide des plantés de piolet et de crampons, J'envoie alternativement les deux cordées équiper la voie. La consigne est simple: poser des broches dès que le besoin s'en fait sentir et redescendre en désescalade dès qu'on trouve qu'on en a assez fait.

remarque 1 : le terrain est assez varié et il est possible de trouver un itinéraire avec des passages variant entre 30 et 60°, ce qui permet à des débutants de se lancer en tête.

remarque 2 : la désescalade en étant assuré permet de pratiquer en toute sécurité un exercice très formateur

Les débuts sont assez crispés, la pose d'une broche en situation, deux mètres au dessus de la précédente, est nettement plus difficile que lors des exercices faits au niveau du sol. L'équipement de la voie progresse doucement de trois broches en trois broches, ceci permet à chacun de grimper au moins deux fois en étant assuré depuis le dernier point posé, puis d'équiper en tête la suite avant de redescendre en désescalade. Le nombre de broches dont nous disposons étant limité, le bas de la voie est déséquipé de façon à toujours conserver un minimum de 4 broches dans le haut. Avec la pratique la confiance vient la progression et les plantés sont plus assurés et les points d'assurance s'espacent dans les parties les plus faciles.

remarque 3 : malgré une glace souvent tendre les piolets légers se révèlent très délicats à planter ils ont tendance à rebondir sur la glace et le grimpeur doit s'y reprendre à plusieurs fois. Les piolets droits d'alpinisme assez lourds se plantent facilement mais sont parfois difficiles à extraire. Chacun peut sentir les limites de son matériel et essayer les autres piolets.

remarque 4 : dans un couloir on peut rencontrer une glace noire très dure il sera alors très périlleux de tenter de franchir ce passage avec des piolets légers

De l'eau coule sur la glace et gèle rapidement, le relais du bas se couvre progressivement de glace, les cordes sont gainées par un manchon de glace et les gants deviennent tout durs. Il fait assez froid dans ce couloir orienté au nord, pour se réchauffer la cordée qui attend sautille sur place (il y a des films qui se perdent)

Vers 15h le relais de la première longueur est installé faute de broche dans une zone assez pentue.

remarque 5 : au relais en paroi il est vivement conseillé de tailler des marches pour pouvoir poser confortablement les pieds et éviter de rester pendu dans son baudrier et de rester crispé sur ses pointes de crampons pendant un temps trop long.

La suite semble assez facile. J'envoie la deuxième cordée au relais avec quelques broches avec comme mission d'installer deux abalakofs pour poser un rappel. Les choses trainant en longueur, je décide de rejoindre le relais. Je prends la place en bout de la dernière cordée, je demande au dernier de rester en bas et de nous attendre. J'en profite pour déséquiper la longueur, arrivé au relais je constate que la suite est bien plus facile, 20 mètres de glace à 35° et puis de la neige et de cailloux. La sortie par le haut semble plus simple que le rappel. J'escalade la deuxième longueur et installe un relais sur un rocher. N'ayant posé qu'un point sur cette longueur, les broches pleines de glace étant inutilisables, afin d'éviter un accident du à la fatigue je demande à l'autre cordée de se longer sur ma corde pour pouvoir l'assurer en même temps que mon second. A 30 mètres de distance il est difficile de se faire comprendre et la manip demande un temps infini. Au relais du dessous une petite distraction et un piolet termine sa course en bas de la cascade, étant assuré du haut, grimper avec un seul piolet ne pose pas de problème, mais la fatigue est bien là. Avec les cordes couvertes de glace, l'assurage sur plaquette est un sport qui réchauffe. Quand les deux cordées arrivent au relais il est déjà 18h et les dernières lueurs du jour disparaissent. Nous traversons tout le cirque pour rejoindre le couloir de descente que j'ai eu le temps de repérer avant la nuit. La progression se fait lentement en nous tenant assez loin au dessus des barres rocheuses, heureusement il est possible de se diriger facilement grâce à la lueur de la lune. Il est 19h quand nous rejoignons l'équipier qui est resté en bas. Nous ne pouvons que le remercier d'avoir eu l'excellente idée de redescendre tout notre matériel (les sacs avec frontales, eau et vivres) depuis le pied de la cascade et de nous épargner une heure d'efforts supplémentaires. Direction le refuge à 5 minutes pour prendre un déjeuner rapide certains n'ont rien bu ni mangé depuis le matin 5h. Deux heures de descente depuis le refuge pour rejoindre le parking, les cordes couvertes de glace sont très très lourdes et nous sommes bien fatigués. Pas mal pour une petite course de remise en jambe en début d'année, excellent pour éliminer les excès du réveillon.

erreur 1 : la première longueur zigzaguant dans la paroi, le relais de départ s'est retrouvé situé presque en dessous du relais du intermédiaire. A part quelques écorchures au menton et au bout du nez il n'y a pas eu de conséquences trop dramatiques. Il aurait fallu que j'anticipe en installant le relais plus à l'écart.

erreur 2 : j'ai sous estimé le temps pris par les manips de corde pendant les longueurs et au relais (ce sont des points qu'il faudra améliorer lors des prochaines sorties), j'aurais du commencer l'installation du rappel beaucoup plus tôt vers 14h

erreur 3 ? : le choix de la sortie par le haut de la cascade s'est révélé plus long que la descente en rappel (2h au lieu d'1h) ... après réflexion la descente en rappel avec des cordes couvertes de glace aurait été très acrobatique voire périlleuse et la récupération de la corde ce n'était pas gagné d'avance donc finalement l'erreur 3 était une décision pas si mauvaise que ça.

Bien intéressant ce compte rendu. Et oui la cascade de glace transforme vite les cordes souples en quelque chose qui ressemble à un câble en acier. L'assurance à la plaquette est donc franchement à éviter. En tout cas bravo pour avoir retrouvé l'assureur encore non congelé. Attention : Un bonhomme ne retrouve pas sa souplesse même après décongélation . En fin de semaine les conditions vont être somptueuses pour en faire. En tout cas, moi j'irais en faire samedi.
Les piolets techniques (j'ai des quarks) c'est aussi vraiment bien car : ils sont lourds , ont une prise en mains adaptés, sont enrobés de plastique qui évite la transmission du froid par le métal. Ensuite la question essentielle c'est avec ou sans dragonnes ? Et là, les points de vue divergent.
Si besoin, Jean Louis je peut te prêter mes piolets et du matos le we du 17 /18 janvier car j'irais faire du ski.
A+
Domi

Le problème avec l'alpinisme c'est qu'on n'a jamais fini d'investir. Si maintenant on se met à la cascade de glace il va falloir acquérir des piolets dignes de ce nom. Car avec mes engins trop légers et un bras gauche un peu faiblard c'est pas gagné. Je crois que je vais devoir agrandir le débarras où je stocke mon matériel.

No comment !!
A+ Daniel