arête N de laiguille d'olle

La deuxième fois fut la bonne

après un premier essai avorté il y a 15 jours qui se transforma par une visite au sangle du fouda blanc pour cause de pluie la veille, puis par un tour aux rochers de chalves il y a une semaine car certains avaient besoin de récupérer un peu après des virées au mont blanc, au grand paradis et au cervin (les grandes classiques font toujours recette).

Ce samedi matin nous ne sommes que 4 au col du glandon à 7 h 45 les trois autres inscrits ont déclaré forfait sous le prétexte d'une petite bruine la veille au soir.

Après avoir contourné les troupeaux de moutons qui repartent en transhumance, nous nous dirigeons vers le col de la combe dans les aiguilles de l'argentière. Comme une dégradation des conditions météo est prévue dans l'après midi, il faudra tenir l'horaire, heureusement la pluie n'est pas arrivée jusqu'ici et le rocher est bien sec.

Nous progressons à un rythme régulier mais soutenu. Nous nous équipons vers 10 heures au pied du col. La montée par la rive droite du couloir nous permet de trouver un terrain sain qui se grimpe facilement en corde tendue. La pente entre le col de la combe et le col du chien n'est plus qu'un immense pierrier avec quelques coulées de glace. Nous descendons un peu pour contourner la glace et rejoindre la pente sous le col du chien. Les deux cordées restent bien groupées, dans ces pentes instables des blocs peuvent partir dès que l'on pose dessus soit la main soit le pied. A 11 heures nous sommes au col du chien au pied de l'arête N de l'aiguille d'olle. Le temps d'allonger un peu l'encordement, nous repartons. L'arête commence par une cheminée facile qui finit par une brèche, j'y installe un relais pour protéger le pas de 3 au dessus du vide qui permet de contourner une dalle verticale, le pas franchi je rejoins le fil de l'arête où j'assure mon second sur un rocher. Nous repartons ensuite en corde tendue sur une l'arête facile, parfois vertigineuse mais toujours en rocher magnifique et avec plein de becquets pour se protéger, un régal. A 12 heures nous rejoignons la voie normale et le col sous le sommet, les nuages se rapprochent et si le couloir ressemble à ce que nous avons rencontré sous le col du chien nous allons y passer un temps fou pour le descendre. Nous décidons de renoncer au sommet et d'entreprendre immédiatement la descente pour rejoindre le couloir 100m sous le col. Nous constatons avec soulagement que le couloir est en terre nue par endroits, nous le descendons donc en crampons et piolet tout en essayant au maximum d'éviter l'axe du couloir qui doit être souvent balayé par les chutes de pierres. La descente demande un temps d'adaptation au cramponnage sur terre., mais ça tient bien. Nous rejoignons le glacier lorsque les nuages commencent à franchir la brèche de la marmottane. Il est 13h et nous reste deux heures de pierriers à franchir avant d'atteindre un chemin nous poursuivons donc pour éviter le risque de traverser ces pierriers avec des rochers mouillés. Comme au bout d'une heure, malgré un temps couvert, la pluie n'a pas l'air de s'annoncer, nous faisons une pause pour le déjeuner.
A 16h nous sommes de retour au col du glandon, nous en profitons pour signaler au berger les brebis égarées que nous avons rencontrées au cours de notre périple. et nous finissons la balade autour d'un verre avec un cake au citron qui ne résiste pas longtemps malgré notre nombre réduit .

Une belle arête, mais il faut aimer la montagne pour se taper 7 heures de marche dont 4 dans les pierriers pour une heure d'arête. Finalement avec les risques de chute de cailloux, deux cordées seulement c'était très bien comme cela et puis les parts de cake étaient respectables.