formation alpinisme du 15/11/08

Nous sommes 13 dont 4 encadrants et coencadrants à partir chercher le beau temps audessus de la couche de nuage. Nous prenons la direction de chamrousse avec 20 minutes de retard suite à un accident de sortie de boite bd clémenceau.

En arrivant au recoin nous émergeons enfin de la couche de nuages. La quantité de neige sur les pentes étant peu importante nous décidons de laisser les raquettes dans les voitures, à 13 il y a assez de monde pour faire la trace de manière efficace. Au départ nous commençons par une vérification du fonctionnement des arva en émission, au vu de la quantité de neige, du nombre de participants et pour ne pas perdre plus de temps encore, j'ai sauté le test en réception.

remarque 1 le choix de ne pas faire le test complet (émission et réception) pour la première sortie avec des arva est une mauvaise décision car elle fait passer la sécurité après d'autres considérations.

Nous partons pour l'arête du manque en passant par la brèche sud des lacs robert. Par endroits l'accumulation de neige est assez importante et nous perdons une ou deux fois le sentier. Nous arrivons vers 10h sous la bottine, deux cordées avec un encadrant decident de monter à la bottine par l'arête nord alors que le reste du groupe rejoint le col des lessines pour prendre l'arête N-E de la bottine. L'arête orientée N-E S-O est facile bien étroite par endroit et avec quelques petits blocs à passer, c'est un terrain idéal pour alterner la marche aux anneaux et la marche à corde tendue . Les deux groupes se rejoignent au sommet de la bottine, nous repartons vers le sommet du manque. Au pied du sommet nord il y a deux possibilités qui s'offrent à nous. Soit le passage direct qui commence par une dalle enneigée et qui est d'un niveau nettement supérieur, la cordée alex-julien prend cette option. Soit contourner le sommet Nord par la face S-E, c'est le chemin que je choisis car un cable et une échelle vont faciliter le passage du groupe, l'autre voie à 13 prendrait des heures. Pour que le passage conserve de l'intéret la consigne est de progresser en corde tendue en posant des points sur les amarages du cable et de n'utiliser le cable qu'en l'absence de prises sur le rocher. Les 5 cordées progressent lentement mais surement, nous rejoignons l'autre cordée au col entre les deux sommets. Un deuxième passage raide en 3 mais plus facile à protéger permet d'accéder au sommet sud. La première cordée pose sangles et coinceurs, les autres cordées suivent. Le déjeuner est pris au sommet, ensuite poursuite de l'arête vers le col des trois fontaines avec pose d'une main courante pour le dernier ressaut car certains ont profité du casse croute pour enlever le baudrier en pensant que l'arête était finie. Erreur car j'arrive généralement à trouver queques passages intéressants.

remarque 2 : la course n'est finie qu'à la fin de la descente et non pas au sommet

Trois ateliers de recherche arva sur le replat au dessus du couloir de la casse rousse permettent à tout le monde soit de découvrir les trois phases de la recherche soit de retrouver certains automatismes pour les plus expérimentés.

remarque 3 bien distinguer les trois phases de la recherche: recherche du premier signal, recherche secondaire (là les appareils numériques même de première génération sont trés efficaces) et enfin recherche finale (où la majorité des participants perdent le plus de temps même avec les appareils numériques de première génération)

remarque 4 pour la recherche finale faire une croix au niveau du sol qui soit assez ample (2m) pour ne pas se laisser piéger par le phénomène des deux maximums

remarque 5 les appareils numériques de dernière génération (3 antennes) sont d'une efficacité redoutable (à conseiller malgré leur prix)

Nous entamons la descente par le couloir de la casse rousse après un controle pour vérifier que tous les arva sont bien en émission. Dès le départ dans le couloir nous découvrons de fortes accumulations de neige avec des plaques friables reposant sur une sous couche plus dure, la cohésion entre ces couches est moyenne. La pente présente donc un certain risque.

remarque 6 dans une pente présentant des risques (supposés ou avérés comme ici) les mesures simples à prendre pour réduire les risques pris sont :
a) respecter des distances de sécurité entre les participants pour éviter de surcharger le manteau neigeux et pour avoir le minimum de presonnes prises dans une coulée
b) rechercher un itinéraire passant par les zones les moins exposées : profiter des replats, du pied des barres rocheuse, éviter de couper les pentes surtout sous une cassure du terrain.
c) ne s'arréter que dans des zones à l'abri des coulées
d) ne pas perdre un participant de vue

La descente se déroule sans problème, la couche dure ne supportant pas toujours notre poids, nous nous enfonçons parfois profondemment dans les trous entre les blocs.
Retour à 17h aux voitures
...

Quelques réflexions ou interrogations sur les arva et la neige :

1) Pourquoi ne faire le test complet (émission et réception) qu'à la première sortie? Faire le test en émission permet de tester le bon fonctionnement des appareils et le faire en réception permet de vérifier que tout le monde sait utiliser son arva en réception (il peut y avoir des surprises).

2) Au cours de la course on ne devrait pas éteindre son arva (y compris pendant les pauses). Cela implique soit de le porter au plus près du corps (ainsi on peut enlever des couches de vêtements sans retirer l'appareil) soit de le mettre dans une poche qui ferme bien d'un vêtement que l'on sait qu'on n'enlèvera pas. Dans le cas contraire, il faudrait refaire le test arva.

3) Pendant les 15 premières minutes qui suivent l'avalanche, les chances de survie sont de 93%; elles baissent à 26% dans la demi-heure qui suit (phase d'asphyxie). Quand on sait que presque 3/4 des survivants parmi les victimes sont dégagés par leur compagnons de course, on comprend l'utilité de s'entrainer régulièrement au maniement de son arva, aux techniques de recherche et à l'organisation des secours. Cet entrainement permettra, le jour où nous serons confronter à une vraie avalanche, d'être plus efficaces (moins de perte de temps), moins stressés car chaque minute compte.

Un avantage supplémentaire de faire le double test des arva c'est de vérifier que chaque personne sait passer d'émission en réception et réciproquement.


Vu tout ce qui a été dit on peut décider que le double test est obligatoire au départ de chaque sortie, ce qui obligera tout le monde à le faire rapidement, ce qui peut se révèler très utile le jour où on en aura besoin.

En effet , il semble que à l' ARRET de l' avalanche....il ne reste que 80 survivants sur 100 emportés.L' avalanche comportant souvent de la neige très dure en blocs, des rochers, des arbres, et se déroulant sur un terrain bourré (!) d' obstacles contondant: arbres, rochers, barres de rochers, et de la poudre qui noie les visiteurs en 2'.
Puis commence un décompte du temps des ensevelis encore vivants ( blessés ou non)15 à 20' marque une nouvelle équatombe des asphyxiés ( noyés)et sur 80 , il en subsiste ( encore !) 75 ( ou 70); D' ou l'impérieuse nécéssité d' entreprendre des recherches couronnées de succès pour extraire ces 75( ou 70) là d' une mort très programmée.
Mais seul la réalité compte.....à chacun la sienne.....des mots et des maux...! A+ Daniel

C'est pour toutes ces raisons que Cap'tain Crochet nous a si bien expliqué, qu'il vaut mieux ne pas se faire prendre !

Sinon pour se souvenir de ce magnifique soleil que nos grimpeurs dans la brume n'ont pu apercevoir, c'est ICI.

Pour les heureux pocesseurs d'arva qui souhaitent maitriser les rudiments de la bête, le club organise une formation les 7 et 8/12/2008. L' objectif du stage est de former des partenaires de sortie autonome. Pfui pas une mince affaire, donc on revient sur les principes de bases, choix de la trace...tous les principes préventifs et biensûr curatif avec la maitrise du fameux ARVA.