formation alpinisme du 14/03/09

pour une fois c'est une sortie sur le week end
1 voulez vous en profiter pour faire un bivouac : trou dans la neige, igloo, à la belle étoile (ça dépend du temps)
2 on peut aussi monter en refuge pour faire une course le lendemain dans le coin (le puy gris)
3 on peut aussi en profiter pour aller plus loin (vanoise ...)

Bon, comme je reviendrai de 10 jours de montagne (et c'est dans le cadre du travail!), que j'aurai fait un igloo (et bien sûr dormi dedans) le week-end précédent, je pense que j'apprécierai d'avoir un peu de confort; alors pourquoi pas la Vanoise.

Bon JL on a laissé les igloos intacts au camp des Rochilles. Ce matin, pendant que nous redescendions, en ski de rando (pas facile avec le gros sac et une neige croutée en dessous de 2300m), 2 skieurs / alpinistes ? traçaient dans le couloir N du Grand Galibier. Hier la montée jusqu'au-dessus de Plan Lachat s'est passée ... tirés pat la chenillette : efficace mais sur la corde ça caillait un peu à force.

alors Isa tu es qd meme partante pour un second week-end en igloo?

un anticyclone va s'installer avec une remontée des températures

si le risque diminue assez on peut essayer le couloir nord du grand galibier

Ce matin à 6 heures analyse du BRA pour le groupe
On avait prévu l'aiguille de la vanoise le dimanche matin avec montée au refuge du col (du même nom) le samedi matin et exercices l'après midi. Le BRA annonce risque 3 devenant 4 en cours de journée avec possibilité d'avalanche de fond (avec les quantités présentes ça promet d'être spectaculaire). Plus une dégradation du temps dans la nuit pas de regel et donc un risque devant rester à 4 le lendemain.
L'accès indiqué par alex ne dépasse pas les 30° et passe sur de replats au pied des pentes donc on doit pouvoir gérer le risque 3. Par contre l'après midi avec un risque 4, aller à l'aiguille semble fortement déconseillé, de même le lendemain l'aiguille dans le mauvais temps avec un risque similaire est toujours aussi déconseillée. De plus il reste le retour le dimanche, au pied de pentes raides polies par les glaciers avec une visibilité certainement médiocre, c'est un coup à passer une journée de plus au refuge.
Nous décidons donc de décommander le refuge et de nous rabattre sur une arête de neige samedi (la NO du grand colomb dans belledonne) et une arête rocheuse dimanche (chartreuse) histoire de rentabiliser le week end, halte aux cadences infernales.
La journée promettant d'être chaude nous essayons de ne pas perdre trop de temps pendant la montée vers le pied de l'arête. La neige est très variable et bien plus abondante qu'espérée, qui a dit que les arêtes avaient été dégarnies par le vent ? Celle ci a été bien platrée. Faire la trace est fatiguant mais nous progressons à un bon rythme, en faisant attention aux trous, parfois très profonds, entre les rochers qui sont dissimulés par la neige. Il y a tellement de neige que presque tous les passages rocheux ont disparu.
Aux deux tiers de l'arête; vers 2000m, notre élan est brutalement interrompu. Avec de la neige à mi cuisse, nous nous trainons soudain comme des escargots, le sommet semble s'éloigner. Bientôt 11h je n'ai pas envie de traîner dans ces pentes entrain de se transformer. Nous décidons de basculer au nord dans la combe. Descente dans la profonde en pente raide en faisant des relais et en utilisant la corde des cordées précédentes comme main courante. La neige est transformée sur 10 cm mais n'est pas déstabilisée en profondeur. Ne pouvant me déplacer rapidement dans cette neige, je laisse le groupe se débrouiller pour appliquer la consigne. Toute la vallée peut alors profiter des échanges (hautement littéraires) entre les cordées. Vu le temps mis pour appliquer une méthode qui théoriquement doit permettre d'en gagner beaucoup et vu les fausses manip dues à la mauvaise interprétation des messages échangés entre les cordées, il me semble qu'une petite mise au point au bas de la pente s'avère nécessaire.
Avant la pause casse croute, j'ai donc un public trés attentif et motivé pour un atelier sur l'assurage en pente de neige avec relais puis par la gestion des cordées lors d'une descente avec relais et main courante ou comment optimiser le nombre de relais (était-ce la faim ou les difficultées rencontrées? peu importe).

J'ai mis quelques photos dans la galerie des 2 sorties de ce week-end (Belledonne et Chartreuse)