formation alpinisme du 29/11/08

nous ne sommes 10 à 6h sur le parking à attendre deux retardataires, j'en profite pour demander qui a préparé la course et qui s'est informé sur les conditions de neige, la question ne concerne pas les deux nouveaux qui viennent découvrir l'alpinisme. A part les trois encadrants et coencadrant un grand silence suit la question.

remarque 1 : l'autonomie en montagne c'est n'est pas seulement maitriser les techniques de protection et d'escalade mais c'est aussi maitriser l'itinéraire et les conditions de la course. Cela demande un minimum d'investissement personnel et de préparation, ce n'est certainement pas en se reposant sur les encadrants qu'on accède à une pratique responsable de la montagne.

Pour cette sortie les conditions sont particulièrement délicates avec des chutes de neige récentes accompagnées de vent et avec un bulletin nivologique incomplet tant que les stations ne sont pas ouvertes. Les hauteurs de neige varient fortement suivant l'altitude et l'orientation, avec la présence de plaques à vent et d'accumulations. A vue de nez il semblerait que le risque soit de l'ordre de 3 et qu'il faudrait peut-être prendre quelques précautions et ne pas partir à l'aveuglette. La course projetée le jeudi est l'arrête nord de la cime de la jasse en passant par le col du pouta au dessus de prapoutel. La veille j'ai donc étudié la carte avec attention pour trouver un itinéraire qui utilise les zones les moins pentues et qui évite les passages sous de grandes pentes. En montant sous l'arête de la montagne de bédina puis en passant par le lac de la jasse on traverse des zones qui répondent aux critères précédents. Si la visibilité est mauvaise et ne permet pas d'apprécier l'état des pentes, j'ai aussi préparé un itinéraire de repli en chartreuse par le pas de monbrun, où les pentes sont bien plus raides mais où l'enneigement est moindre. Le ciel étant dégagé le groupe se décide pour la cime de la jasse.

A 6h15 nous partons à 10 tant pis pour les retardataires.

remarque 2 : je suis désolé pour ceux que j'ai refusé et qui auraient pu venir mais je ne peux quand même pas faire du surbooking le jeudi (en règle générale je ne laisse que 5 minutes aux retardataires)

Départ de la station de parpoutel, l'aube se lève à peine, il gèle. Nous commençons par un contrôle des arvas d'abord en reception puis en émission. Faire la trace en raquette a vite fait de réchauffer tout le monde. Les pentes soufflées par le vent sont plus dégarnies que prévu, par contre les accumulations et les plaques à vent sont bien au rendez-vous. Le risque est plus limité qu'estimé initialement et il serait plustôt de 2 là où nous mettons les pieds (face est + station sécurisée). Plus nous montons et plus le vent forcit. De fortes rafales de vent nous surprennent au niveau du lac de la cime de la jasse. Et comme de grands panaches de poudreuse s'élèvent au dessus des crêtes, rapidement nous sommes tous d'avis que, se promener sur une crête par 70km/h de vent et par des températures aussi basses est loin d'être une bonne idée. Nous avisons un couloir dans le rocher du pouta (2159m) qui est assez abrité du vent d'est et qui est bordé de rochers à l'aspect sympatique. C'est 5 cordées qui s'équipent au pied du rocher du pouta et montent en choisissant un itinéraire suffisamment difficile pour devoir poser des points et installer des relais (béquets, coinceurs) tout en évitant les passages audessus de l'AD. Par endroit nous nous enfonçons pronfondément dans les accumulations. Aussi nous essayons de passer au maximum sur les rochers et les zone soufflées. A part un première longueur sans point de protection pour une cordée et un relai sur-occupé par trois cordées. Le comportement des cordées gagne en efficacité, les relais sont sur deux points, les membres de la cordée sont assurés correctement aussi bien en premier qu'en second, l'utilisation du piolet et des crampons commence à rentrer. Les temps d'attente aux relais sont longs et il fait très froid, ça caille. La première vraie hivernale de la saison.

remarque 3 : La lutte contre le froid est un élément important des courses hivernales. Il faut toujours rester attentif à ses doigts et ses orteils, vérifier en permanence qu'ils restent sensibles et il faut les remuer si on les sent s'engourdir.

Nous débouchons sur la crête vers midi, nous décidons de redescendre par un autre couloir pour manger à l'abri du vent qui souffle sur le sommet des rochers de pouta. La descente par un couloir plus facile en neige est l'occasion de voir ou revoir la descente face au vide ainsi que la descente à reculons dans les parties les plus difficiles.
Pour le déjeuner nous nous abritons du vent derrière une cabane de pisteurs. Le déjeuner est suivi d'une séance de recherche arva qui montre que les participants ont gagné en efficacté depuis la précédente séance. A la fin de la descente par l'itinéraire de montée, nous organisons un atelier de main courante sur un escalier de la station pour illustrer une remarque (du compte rendu précédent ) sur les mains courantes qui restait incomprise.