formation alpinisme du 25/10/08

nous sommes douze dont deux encadrants pour l'arête qui aboutit au nord de la brèche NO du grand replomb (montagne du barlet)

Pour commencer, un peu d'orientation pour occuper la montée dans la forêt depuis le pré marcel. C'est là qu'on constate que certains n'en sont encore qu'aux balbutiements : comment tenir sa carte, comment savoir si ça monte ou si ça descend sur la carte. L'orientation est le premier pas vers l'autonomie, pour progresser il n'y a qu'une solution, c'est pratiquer donc pour cela il ne faut pas se laisser guider, il faut avoir une carte s'en servir à chaque sortie .

Nous arrivons au pied de l'arête vers 2000m au col du rafour derrière le chalet d'orionde, tout le monde s'équipe et nous nous partageons avec philippe chacun 2 cordées à surveiller en plus de la notre. On débute par la marche aux anneaux,

un premier rappel : on ne peut arrêter un faux pas du second que si la corde reste tendue.

On profite de la présence de blocs sur l'arête pour faire varier la longueur d'encordement, pour lâcher et reprendre des anneaux sans arrêter la progression. J'en ai vu encore un qui assure à l'épaule sans réaliser que dans cette position il est impossible de résister à la chute du second.

Deuxième rappel : dans un court passage vertical si on veut retenir la chute du second c'est assis les talons bien calés ou on peut utiliser un bloc et faire passer la corde derrière, le but est d'arriver à assurer le plus efficacement possible sans perte de temps.

La première partie de l'arête est facile et permet à tout le monde de manier la corde. Nous arrivons ainsi à un col situé derrière le point coté à 2306m, à partir de là, l'arête se redresse et le terrain devient plus engagé, c'est un AOC pur belledonne où il faut à tout instant vérifier les prises de main et de pied si on ne veut pas se faire insulter par ses camarades. Les passages sont variés, couloirs, arête étroite et vertigineuse et blocs, ce qui oblige à adapter souvent la méthode d'assurage mais on reste dans le F PD seuls quelques passages très exposés demandent la pose de points de protection. A part une harde de chamois surpris par notre présence, tout se déroule sans incidents. Nous arrivons pour le déjeuner à midi au sommet (2458m) au dessus de la brèche NO du grand replomb.

Il y a bien une chaine de rappel pour rejoindre le col mais à 12 cela demanderait beaucoup trop de temps, nous décidons donc de redescendre par le chemin de montée. La manipulation de la corde commence à rentrer, les cordées progressent sans perdre de temps sur l'arête et les désescalades ne posent pas trop de problèmes. La partie raide de l'arête se termine au dessus du col par un passage très exposé constitué par une pente de terre nue très raide audessus d'une barre rocheuse. Les cordées franchissent ce passage corde tendue et en passant la corde derrière des blocs, sauf la dernière qui passe avec les anneaux à la main.

Un troisième rappel: l'assurance aux anneaux n'est à utiliser que si on est certain d'arrêter une glissade du second et vu le terrain je pense que c'est très difficile de s'arrêter dans cette pente sans piolet de plus avec la barre rocheuse en dessous je n'ai aucune envie de vérifier cette impression.

Un quatrième rappel : les sorties de formation sont faites pour que les participants parviennent à l'autonomie, pour cela il faut en permanence se poser la question que se passe-t-il en cas de chute? et en fonction du risque (par exemple se tuer) prendre les dispositions d'assurage permettant de diminuer ce risque jusqu'à le rendre acceptable (par exemple se faire une entorse).

Donc il ne faut pas attendre que j'indique en permanence ce qu'il faut faire, c'est à chaque cordée d'analyser la situation et de prendre les mesures de protection adéquates. Dans ce cas précis il aurait fallu que je reste avant le passage pour obliger les cordées à se protéger correctement. Pour éviter la seconde partie de l'arête qui ne présente pas un grand intérêt nous descendons directement à partir du col dans les pierriers. Le retour aux voitures en milieu d'après midi nous change agréablement de la semaine précédente.