formation alpinisme du 14/02/09

espérons que le temps sera meilleur

Nous sommes 9 ce matin à 6h30 en partance pour le col vert et l'arrête qui se dirige vers le roc cornafion. Nous avons choisi une face ouest et une arrête car le BRA signale des plaques dues aux vents de sud ouest , nord ouest puis nord des jours précédents avec un risque marqué.

Nous bénéficions d'un temps beau mais froid (-16°C) en arrivant à villard de lans. Au menu il y a orientation, observation de la neige et un peu de mixte. Lors de la montée vers le col vert nous trouvons effectivement des accumulations importantes déposées par le vent de nord dans toutes les dépressions de la face ouest. Nous prenons donc les précautions habituelles en approchant des crêtes : espacement à 20m pour tout le monde.

L'arrête nord du col vert avec tous ses ressauts rocheux se révèle être un terrain idéal pour faire du mixte. Elle permet de s'entrainer à la pose de points sur béquets et sur coinceurs, il faut du flair pour trouver les prises et les fissures à coinceurs cachées sous la neige. De plus elle est assez large par endroit pour permettre de se déplacer à coté des cordées. Elle comporte des passages assez raides ou exposés pour que les protections soient nécessaires.

Un petit pas de désescalade (2 ou 3 mètres) très impressionnant avec le vide des deux cotés pose quelques problèmes. J'assure la descente du dernier de chaque cordée depuis le haut de ce passage pour qu'ils soient protégés correctement.

remarque 1 : lorsque le premier désescalade un passage soit difficile soit exposé, il doit penser à son co-équipier qui devra ensuite descendre ce passage en n'étant pas assuré depuis le haut. La pose de points de protection est indispensable pour que le dernier puisse passer en toute sécurité.

Avec 4 cordées la progression est assez lente, et il y a encore beaucoup de temps perdu lors des manipulations de cordes, de la pose de points et de l'installation des relais.

remarque 2 : pour éviter de se geler les doigts avec les conditions de froid et de vent qu'il y a aujourd'hui, il est nécessaire d'apprendre à effectuer le maximum d'opérations sans quitter ses gants tout en essayant de ne pas perdre encore plus de temps.

Le ciel se couvre rapidement en début d'après midi. A 13 heures lorsque je décide qu'il est temps de faire demi tour nous ne sommes plus très loin du premier sommet important de l'arête, les difficultés sont passées et l'arête se couche.

remarque 3 : la tenue de l'horaire est importante car il faut conserver une marge suffisante lors de la descente pour pouvoir traiter calmement tous les problèmes qui peuvent apparaitre.

Le début de la descente commence par un petit mur de trois mètres qui est franchi en auto moulinette avec un demi cabestan. Le retour est rapidement mené.

remarque 4 : ce n'est pas parce que l'arête est assez large par endroit (1 mètre) qu'il faut se retrouver debout avec 15 mètres de corde aux pieds sans point d'assurage au-dessus des barres rocheuses. La question à se poser est que se passe-t-il si je tombe? Dans ce cas précis la réponse est facile à trouver c'est un point final à une carrière d'alpiniste. La pose de points de protection est obligatoire dans ces conditions même si le passage est facile. Le premier réflex doit être de se mettre en sécurité (trois tours de corde autour d'un rocher, une sangle ...) , attention l'accoutumance au vide est une maladie funeste.

remarque 5 : la prochaine sortie il y aura une piqure de rappel sur les limites d'utilisation des différentes méthodes d'assurage.

Nous nous retrouvons au col pour le déjeuner à l'abri du vent, avec assez de temps pour quelques exercices. La pose de relais avec point du renvoi sur coinceurs et pitons occupe la fin de l'après midi.

remarque 6 : la traction exercée sur les coinceurs n'est pas forcément dans la bonne direction aussi plus-tôt que de s'exposer à des déboires certains en espérant que ça tienne malgré tout, il est préférable d'utiliser la technique du couplage de coinceurs pour réorienter la traction dans la bonne direction. Deux coinceurs couplés ne doivent être considérés que comme un seul point.

remarque 7 : Faire un relais sur un rocher dépassant de la neige doit demander beaucoup de méfiance. Pensez à tester la solidité de l'amarrage, pour cela frappez le rocher d'un coup de piolet, au son vous arriverez à déterminer si c'est du rocher massif ou un seulement un bloc collé par la glace. Les écailles de rocher demandent un traitement semblable. Cela vous évitera bien des désagréments.

Le retour aux voitures se fait sous la neige. l'attention se relachant une partie du groupe dépasse le chemin de retour.

remarque 8 : la sortie est finie aux voitures.

A la question pertinente d'un participant qui remarquait que nous ne prenions pas les mêmes précautions à la descente qu'à la montée je répondrais que :
1 lors de la montée nous sommes très lents et nous restons donc longtemps dans les zones exposées
2 nous découvrons l'état de la neige au fur et à mesure de la progression et nous ne savons donc pas, dans une certaine mesure, ce que nous allons prendre comme risques
3 à la descente, même si c'était du chacun pour soi, les participants sont descendus rapidement avec un espacement important entre eux
4 la remarque mérite attention (la sécurité n'était pas en jeu mais sur le plan pédagogique c'était vraiment pas terrible) aussi la prochaine fois je vous demanderais de rechercher l'itinéraire le moins mauvais et d'organiser la descente de façon un peu plus sérieuse.