formation alpinisme du 07/02/09

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la brèche arnaud à chamechaude avec une formation sur l'assurage en terrain crevassé et comment s'en sortir

nous somme 8 ce matin à braver le mauvais temps vers 7 heures du matin

Les participants on bien lu le BRA et ils ont remarqué que les prévisions ne sont pas très optimistes avec un risque 3 et des épaisseurs de neige fraiche conséquentes. Mais il n'ont pas fait le lien entre la remarque du BRA disant qu'il faut se méfier des zones abritées du vent de sud (grosses accumulations prévisibles) et l'itinéraire que nous devons prendre dans la face est de chamechaude pour rejoindre la brèche arnaud. Cet itinéraire suit une arrête en bordure d'un ravin et le vent de sud a déposé des accumulations précisément sur notre itinéraire au nord de l'arrête. Nous décidons donc d'aller faire nos exercices du coté du charmant som.

Au départ je confie l'orientation et la conduite du groupe à deux participants, auxquels je fixe comme objectif de rejoindre au plus rapide une clairière qui se trouve sur l'arrête entre la pinéa et le charmant som à côté de l'arrivée du télé siège. Nous commençons donc par suivre la route, il neige et la visibilité est très réduite. Nous nous relayons pour faire la trace. C'est quelques centaines de mètres après avoir croisé la piste de ski (maintenant fermée) qui monte vers la clairière que je leur fais remarquer qu'ils ont dépassé leur objectif. Ils ont simplement oublié de surveiller la progression.

remarque 1 : le groupe a un effet sécurisant et l'attention portée au milieu extérieur diminue fortement. Dur de combattre le mouton qui se cache dans notre inconscient (collectif ?). Il faut donc toujours des personnes désignées en charge du groupe. Et pour que ces personnes restent attentives au milieu extérieur le plus simple et de rester en dehors du groupe. (Physiquement : prendre la tête du groupe et/ou psychologiquement : s'extraire des conversations)

Nous décidons de continuer pour ne pas perdre de temps à revenir en arrière, l'orientation sera pour le retour. Arrivés à la bergerie nous nous équipons, comme pour la progression sur glacier avec 15 mètres entre les deux membres de la cordée et 15m d'anneaux de buste pour chacun. La détermination des longueurs de corde est faite en faisant un N avec la corde entre les deux membres de la cordée .

remarque 2 : l'encordement sur glacier préconisé en alpinisme est différent de celui utilisé par les skieurs. Nous conseillons d'avoir des anneaux de bustes pour la réserve de corde plus-tôt que la mettre dans le sac à dos. Cela permet de faire varier facilement la longueur d'encordement (anneaux de buste) si c'est nécessaire tout en restant encordé (encordement en bout de corde). Ce qui n'empêche pas d'utiliser la méthode du N pour mesurer les longueurs de corde.

Ensuite nous rejoignons le talweg situé au bord de la route avant le parking. Avec le jour blanc il est très difficile de voir le relief, tout est blanc. Il y a pourtant une magnifique corniche qui surplombe le fond de la dépression de 2 à 4 mètres. Le but de l'exercice est:
1 : enrayer la chute du premier de cordée
2 : poser un relais sur corps mort
3 : transférer la tension de la corde sur le relai.
4 : se libérer en défaisant le noeud d'arrêt des anneaux de buste pour pouvoir porter secours à celui qui pendouille dans sa crevasse.
La sortie de crevasse (moufflage sera pour une autre fois). Après une démonstration, je demande à chaque cordée de faire l'exercice puis de recommencer en inversant les rôles pour que chacun puisse s'y essayer. Le premier point est facilement atteint, avec les 40 à 60 centimètres de neige fraiche il suffit de s'assoir pour arrêter la chute. Le deuxième point demande plus d'efforts pour creuser sur le coté une tranchée puis y placer son piolet avec une sangle tout en résistant à la tension de la corde. Le point suivant avec l'utilisation d'un machard ou d'un système mécanique est facilement installé. Le dernier point pose quelques difficultés mais tout le monde s'en sort avec plus ou moins d'efforts.

remarque 3: lorsque l'auto-bloquant est placé sur la corde au raz du baudrier on manque alors de liberté de mouvement pour détendre la corde et défaire le noeud. Il faut placer l'auto-bloquant le plus loin possible sur la corde. Pour cela la sangle du relais doit être assez longue (la rallonger si nécessaire).

C'est là que ça se gate, la moitié des relais ne résistent pas à la tension et les malheureux cobayes finissent au fond de la crevasse. Comme c'est étrange, la poudreuse ne résiste pas à la traction sur le piolet. Lors de la démonstration ils n'ont pas remarqué que j'ai commencé par déblayer la neige fraiche pour trouver en dessous une couche plus consistante et qu'ensuite j'ai creusé au maximum (à une profondeur correspondant à la longueur de mon piolet) pour obtenir un relais assez résistant.

remarque 4: lors d'une démonstration seule une petite fraction de ce qui est dit ou montré est compris. Réaliser puis corriger ses erreurs ou ses oublis permet de comprendre et d'en retenir beaucoup plus.

Difficile pour eux de résister à la tentation de continuer l'exercice par le sauvetage, ils tentent donc tous le moufflage, je ne vais quand même pas les en empêcher , c'est beau l'enthousiasme. Et là tout se complique, pour les moufflages actifs la corde n'est pas assez longue et les moufflages simples bloquent complètement.

remarque 5 : dans ces conditions il est normal que la longueur de corde disponible ne soit pas assez longue pour réaliser un moufflage actif car il faut faire une boucle qui descende jusqu'à la victime. Si la victime est à deux mètres de profondeur il faut que la réserve fasse 2+1 mètres de plus que la distance d'encordement (1 mètre de plus pour ne pas être au raz de la crevasse). Il y a deux solutions :
- soit anticiper en faisant deux anneaux de buste avant de mesurer les longueurs de corde en faisant le N, avec des cordes inférieures à 50 mètres on risque d'avoir des distances d'encordement trop courtes,
- soit décaler le point du relais en rallongeant la sangle et en posant un autre auto-bloquant deux mètres plus loin sur la corde.

La réalisation des moufflages simples repose sur des souvenirs datant de formations antérieures, je n'en avais pas fait la démonstration aujourd'hui car je voulais limiter l'exercice aux étapes précédentes. Les moufflages ont tous été réalisés en oubliant de faire passer la corde dans le mousqueton du relais.

remarque 6 : un noeud auto-bloquant ne peux pas être utilisé comme point d'assurage, le frottement de la corde sous tension va rapidement couper la cordelette. il faut absolument que la corde passe dans un mousqueton qui sert de poulie ou mieux dans une poulie. Le noeud auto-bloquant est utilisé uniquement pour empêcher le glissement de la corde.

Après quelques mises au point nous terminons la séance et nous prenons le déjeuner à l'abri de la bergerie.

Un peu d'orientation pour l'après midi : premièrement atteindre la clairière sur l'arrête en direction de la pinéa, puis rejoindre un replat dans la forêt et enfin terminer par la descente d'un talweg pour rejoindre la route. Suivre la crête et identifier la clairière ne posent pas de problèmes, la marche à la boussole dans la forêt est maintenant bien maitrisée et le point visé est atteint. Mais où est donc le talweg le terrain ne ressemble pas à ce qu'ils voient sur la carte.

remarque 7 : attention au relief : un replat est toujours une zone où l'orientation devient difficile; chaque micro relief n'est pas visible sur la carte, et les courbes de niveaux deviennent très tordues et difficiles à interpréter.

remarque 8 : attention aux distances : un replat nettement identifiable sur la carte se traduit sur le terrain par une zone pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres de coté.

Le point visé étant au nord du talweg, je propose de suivre la courbe de niveau et d'identifier notre position en cours de route à l'aide de la méthode de "la tangente à la courbe". Rapidement les différents azimuts suivis nous permettent de repérer notre position sur la carte et d'atteindre le talweg recherché.

remarque 9 : la méthode de la tangente à la courbe de niveau comprend:
1: relever l'altitude.
2 : avec la boussole relever l'azimut (direction de marche) lorsqu'on suit la courbe de niveau.
3 : rechercher sur la carte les différents endroits où la courbe de niveau est parallèle à l'azimut relevé (le bord de la boussole tangente la courbe de niveau).
Au bout de 2 ou 3 changements de direction on se repère avec précision sur la courbe de niveau. Attention à la position de la pente (le haut de la pente est-il à votre gauche ou à votre droite ?) ceci nous donne le sens de déplacement sur la courbe de niveau.

La descente du talweg se termine sur un replat qui pose à nouveau quelques petits problèmes d'interprétation avec la carte.

Retour aux voiture et fin d'une journée bien chargée. Finalement le mauvais temps ne nous a pas beaucoup gêné, à part le vol d'une paire de crampons et d'un bâton tout s'est bien passé.

C'est donc bien vous que j'ai vu hier à proximité des bergeries. On était les 2 (rares) skieurs, partis en direction du sommet du Charmant Som.
Faire des exercices avec ce temps, je vous admire. Bravo !

En fin de compte, je crois que l'on ne fait même plus attention à la météo. Bon, je ne dis pas au début, cela faisait réfléchir; mais à force de sortir quelque soit le temps on ne se pose même plus la question : en tous cas ça marche comme cela pour 4-5 personnes. Et il est vrai qu'on n'a pas vu passer la journée très variée.

si si on tient compte de la météo mais pas pour les mêmes raisons et de ce fait je confirme les dires d'Isa;même par mauvais temps on trouve toujours quelque chose d'interressant à faire!

était fantastiquement bonne hier !!
C'était parfait pour un guenillage en règle à ski de rando jusqu'à la brèche sud des lacs roberts. Avec une descente courte mais dans une belle poudre.
Le seul soucis c'était la visibilité .