formation alpinisme du 7/11/2009

Nous sommes 13 dont deux encadrants ce matin (autonomie + perfectionnement) direction le pas de la coche et l'arête de la pointe du sifflet. Deux absents dont un qui s'est trompé de lieu de rendez vous, les habitudes sont mauvaises même en dehors de la montagne

Première lecture du bulletin d'avalanche de la saison (chutes importantes avec beaucoup de vent il va falloir éviter certaines pentes). Une habitude qu'il va falloir prendre à partir de maintenant (comme quoi il y a quand même de bonnes habitudes).
Le bulletin météo annonce un temps variable avec des précipitations l'après midi et un vent faible.

La route d'accès est encore dégagée, la neige est descendue jusqu'au parking,la montée au pas de la coche se fait dans 20cm de neige qui ne ralentissent pas la progression. Arrivés au col nous nous équipons, il fait froid avec un vent non négligeable bien audesssus des 10 km/h annoncés, les accumulations sont importantes par endroits il y a 60 à 80cm de neige, la progression demande un effort important.
Le groupe perfectionnement (3 cordées) part pour rejoindre l'arête du sifflet alors que je conduis le groupe autonomie vers les ressauts rocheux versant sud à l'entrée du col

On commence par la marche aux anneaux tout en tenant le piolet, puis on enchaine par quelques virages à négocier en pente de neige

remarque : la corde doit être toujours parfaitement tendue pour un arrêt immédiat d'un déséquilibre du second, pour cela la corde est tenue à deux mains pour permettre de donner du mou ou d'en reprendre à tous moments. Avec la corde tenue d'une seule main, si votre second se rapproche, la corde se détend sans que vous puissiez la retendre.

remarque : pendant un virage pour éviter de se retrouver face au vide sur un seul pied, on conseille (fortement) le virage dos au vide tout en s'appuyant sur le piolet, ce qui permet de conserver un minimum deux appuis sur la neige. Ne pas oublier 1 que la corde doit toujours rester tendue, 2 de ne jamais lâcher le piolet.

remarque : la longueur d'encordement 2m à 2m50 doit permettre d'évoluer sans se gêner et d'avoir au maximum un seul anneau à la main.

Nous poursuivons par de l'escalade en mixte ce qui demande de rallonger un peu l'encordement, pour que le premier soit sorti des difficultés avant que le second ne les aborde.

remarque : grimper en crampons sur le rocher demande de l'anticipation et de l'observation, pédaler sur le rocher en espérant que ça va bien finir par tenir : 1 ça fatigue, 2 ça use les crampons, 3 ça fait des rayures sur le rocher. Alors que si on dégage la neige, on peut repérer les réglettes ou les fissures qui vont permettre d'y poser une pointe avec précision et délicatesse pour se hisser en toute confiance vers la prise suivante

remarque : le maniement du piolet en mixte demande aussi de l'anticipation et de l'observation, taper sur le rocher n'a pas beaucoup d'efficacité sauf à taper longtemps, il faut repérer les endroits crochetables comme les arêtes et les fissures (là encore faire le ménage si nécessaire), les touffes d'herbes qui dépassent de la neige sont un bon indice

remarque : lorsque vous avez trouvé un encrage pour votre piolet, exploitez le au maximum en remontant la main le long du manche, car le prochain encrage possible est peut être loin et de toute façon vous perdrez moins de temps en recherche d'ancrages

Les nuages et la neige nous rejoignent alors que nous terminons un passage rocheux, nous sommes arrivés sur un plateau enneigé, il est déjà midi , les rochers suivants sont loin, la visibilité diminue. Je décide donc de la retraite par la même arête rocheuse pour faire un exercice de désescalade

Nous retrouvons l'autre groupe de l'autre coté du col pour le déjeuner, le nuage passe et un rayon de soleil vient nous réchauffer pendant la pause.

L'après midi commence par un exercice de passage d'une marche à la descente, qui demande à placer les crampons au plus près du bord, à s'assoir sur ses talons, puis à trouver un appui pour le piolet et enfin à franchir la marche.

remarque : dès que vous avez des crampons il faut absolument éliminer tout ce qui pend des portes matériels du baudrier, se prendre les crampons dans une dégaine ou une sangle qui pendouille derrière et c'est l'accident assuré

nous terminons par un exercice de recherche ARVA
la journée a aussi permis de faire le point sur le matériel en conditions hivernales, les gants (un doit gelé), les guêtres (pieds mouillés)...
nous retrouvons la pluie au parking et nous finissons cette journée par un chocolat chaud et des crêpes

3 cordées plus expérimentées partent du Pas de la Coche en direction de la Pointe du Sifflet par l’arête NE. Chacune adapte son itinéraire à son niveau tout comme le mode de progression (corde tendue en progression simultanée ou en tirant une longueur) avec les difficultés choisies. Si certaine préfère les couloirs de neige, d’autres recherchent le moindre « rocher » et les écailles ou fissures qui permettront de poser crampons et de crocheter le piolet. Après la neige, rapidement le brouillard met une ambiance hivernale à cette course ; impression renforcée lorsqu’on est « du mauvais côté » de l’arête avec le vent qui souffle et qui projette sur le visage les grains de cristal. Les accumulations sont par endroit vraiment conséquentes et le vent a déjà formé des mini corniches. Parfois, on s’enfonce jusqu’aux cuisses. Après avoir un peu persévéré (on est quand même là pour faire de la montagne !), on finit par redescendre d’autant que le brouillard limite de plus en plus la visibilité. Le retour au col promet d’être intéressant. Malheureusement, 5’ après avoir fait demi-tour, les nuages se déchirent et nous offrent le paysage toujours merveilleux des montagnes plâtrées, rehaussé par un rayon de soleil généreux.
Le début d’après-midi est consacré à l’entraînement à la recherche Arva, d’abord avec 1 seule victime, puis en multi victimes. Ne pas oublier la pelle et la sonde : 1 arva seul c’est peut-être bien mais le trio c’est mieux ! Il serait criminel d’avoir rapidement repéré son ami(e) enfoui(e) sous la neige mais de perdre un temps fou (et irréversible) à pelleter … avec les mains dans la zone du signal le plus fort. Il suffit juste de retenir ces quelques chiffres (+ ou - théoriques) pour s’en persuader :
Pour dégager 1 victime ensevelie sous 1m il faut :
- Avec 1 Arva seul : plus d’1h
- Avec 1 Arva et 1 sonde : 50’
- Avec 1 Arva et 1 pelle : 25’
- Avec 1 Arva et 1 sonde et 1 pelle : 15’