[Alpi] Formation du 06/12/2009

La météo n’étant pas optimiste pour l’après midi, la course retenue est l’arête nord de la pinéa, ce qui permet un départ tardif à 7h, personne ne s'en plaint parmi les 10 participants.

En partant du col de porte, on commence par des exercices d’orientation. Le premier consiste à trouver une zone raide au dessus d’une clairière, où les courbes de niveau se rapprochent fortement sur la carte. La pente est estimée sur la carte à 45° sur 20 à 30m de dénivelé. Je passe la conduite du groupe à un premier volontaire. Comment repérer le départ d’un sentier le long du chemin? simplement, en relevant la distance sur la carte et en comptant ses pas. L’étape suivante consiste à relever la direction voulue sur la carte, puis à progresser dans cette direction en utilisant une succession de repères jusqu’à l’altitude recherchée. Ensuite, pour se situer avec précision sur la courbe de niveau, on utilise la célèbre méthode de la tangente à la courbe ce qui permet de déterminer la distance nous séparant de la clairière. On termine alors par une progression qui suit la courbe de niveau, pour montrer que même sans altimètre, on peut suivre de façon précise une altitude sans trop dévier. Au dessus de la clairière un passage rocheux escarpé (pente > 50°) correspond à l’endroit repéré sur la carte.

Remarque: lorsqu’on prépare une course, il faut se méfier de tous les endroits sur la carte où les courbes de niveau sont très proches car cela peut cacher une barre rocheuse non signalée.

Je passe le relais à un deuxième participant, direction une autre clairière avec un autre passage raide. Avec au menu, progression sur une courbe de niveau, utilisation de repères le long de l’itinéraire pour pouvoir se situer sur la carte, nous arrivons sans difficulté à la clairière, mais nous nous retrouvons rapidement au dessus de la zone recherchée. Je décide de poursuivre sur la pinéa et d’abandonner l’orientation. Un troisième équipier nous conduit à un sentier qui mène à notre objectif.
La neige est lourde et il fait assez chaud malgré le temps couvert, l’arête nord est dégarnie dans les passages escarpés. C’est du mixte en terrain pourri difficile à protéger mais pas trop raide, je passe devant et pose les points de protection sur le béquet ou l’arbuste dans le passage. La majorité des cordées en sont à la recherche du placement des pieds et de l’ancrage du piolet, pour la pose de points ça sera pour plus tard. L’assurance laisse aussi à désirer.

Remarque : à la montée lorsque la corde passe dans un point de protection, le second doit être prêt à enrayer une chute du premier.

Ensuite, pour le premier c’est l'assurage à la taille en étant assis, les talons bien calés,

Remarque : comme pour tous les assurages, celui ci aussi se fait sans lâcher la corde

La succession de ressauts rocheux nous conduit au sommet. Il est déjà 13h, malgré la faim, un vent fort nous fait préférer le confort de la forêt pour le déjeuner. La descente par la voie normale est vite expédiée, nous avons l’impression de passer pour des extra terrestres en croisant des randonneurs en tennis et chemise alors que nous sommes encordés avec les crampons et dans nos tenues imperméables.

Après le déjeuner, nous décidons de refaire un petit coup d’orientation, direction la clairière et nous allons tacher de retrouver l’objectif raté à la montée. Ce coup ci, un relevé précis de la direction, des distances et de l’altitude nous conduit dans une zone où les courbes de niveau ont bien la forme attendue mais la pente raide recherchée n’existe pas. Les cartes ne sont plus ce qu’elles étaient.
La pluie nous rattrape avant qu'on arrive aux voitures, la météo a de l’avance sur les prévisions.