formation alpinisme du 15/03/09

Nous sommes 5 prêts à partir ce matin (7h30) pour une arête de rocher en chartreuse

Le temps est incertain mais il n'a ni plu ni neigé pendant la nuit contrairement aux prévisions du bulletin.

Le but de la journée est simple et complexe à la fois : progresser au mieux (premièrement sécurité, deuxièmement rapidité ). Avec deux cordées à surveiller ça devrait aller.
La consigne que je donne aux cordées est : on protège en fonction du danger et non pas de la difficulté. Comment parvenir à ce résultat ? c'est tout simple : il suffit de se poser en permanence la question suivante : si je tombe ou si mon coéquipier chute que se passe-t-il ? On protège alors en fonction de la réponse, si la conséquence vous parait trop grave il faut poser un point pour être retenu en cas de chute.

remarque 1 : le choix entre la progression corde tendue et la progression avec relais dépend de votre niveau par rapport à la difficulté du passage.

remarque 2 : la pose de points de la plus rapide à la plus lente : la corde derrière un rocher, une sangle sur un béquet, un coinceur dans une fissure, un piton.

remarque 3 : vous ne trouverez pas toujours à placer un point à l'endroit qui vous convient. Il faut profiter des occasions qui se présentent au cours de la progression. Pour cela il faut rester attentif et regarder plus loin que le bout de ses pieds (il me semble avoir déjà dit cela non ?)

Nous sommes partis pour une traversée dans les nuages qui s'accrochent à l'arête. J'essaye de laisser les cordées se débrouiller et de ne pas trop intervenir (dur dur de ne pas indiquer la fissure qui va bien). Les cordées progressent en recherchant les passages les plus intéressants, le démon du rocher les a rattrapés. On enchaine des pas d'escalade avec des passages plus aériens sur le fil de l'arête. Trouver des points de protections n'est pas toujours évident et demande quelques recherches. Dans un passage la première cordée pose deux coinceurs alors que la suivante pose deux sangles sur des béquets, il y a souvent plusieurs solutions possibles, il ne faut pas se limiter à une seule méthode. Les désescalades sont orientées au nord et sont complètement verglacées, il faut tailler des marches avec le piolet ce qui ralentit la progression.
L'après midi est bien entamé et le bout de l'arête est encore loin, pour accélérer le mouvement je passe devant pour la taille des marches et je place la cordée la plus rapide en dernière position. Pas de pause déjeuner, on profite des arrêts aux relais pour grignoter un peu. Ce n'est pas parceque nous sommes tenus par l'horaire qu'il faut mettre moins de points d'assurage. Petit à petit nous approchons du but et la perspective de finir l'arête de nuit s'éloigne. Nous terminons les passages exposés et en glace par la pose d'une main courante. La nuit nous rejoint avant le retour à la voiture, cette belle balade aura durée plus de 12 heures.

remarque 4 : le temps perdu l'est essentiellement aux relais et à la pose des points d'assurage, pour les relais quelques ateliers devraient permettre de gagner en efficacité, pour les points seule la pratique permettra d'améliorer la lecture du rocher et de diminuer le temps de recherche.

Le premier objectif (sécurité) a été atteint par les deux cordées, le second objectif (rapidité) va demander encore plusieurs sorties ce qui ne devrait pas trop déplaire aux participants.

Si tu tombes...c' est la chute
Mais si tu chutes...c' est la tombe
A+ Daniel